jeudi 31 juillet 2008

Les universitaires et les ambitions


Comment expliquer les choses simplement ?
J’ai laissé mon emploi.
Les raisons sont innombrables.

C’est une bonne décision pour tout le monde.
Il faut parfois reconnaître les choses même si elles ne sont pas amusantes.

Abandonné cet emploi signifie beaucoup pour moi.
Je constate de nouveaux éléments sur ma relation avec le marché de l’emploi, ma vision du travail, ma façon de travailler, mes ambitions…
Mes ambitions.

Les ambitions... j’ai eu, aujourd'hui, cette conversation avec trois personnes différentes, des 30-33 ans, universitaires, deux filles, un gars. (Et, ce n'est pas moi qui ai amené le sujet!)
Etre fermier, faire des sous-marins, placer dans conserves à l’épicerie, moi je me vois dans un café-bar.

Quelle place doit prendre le travail ?
On va à l’école si longtemps, faut bien travailler dans notre domaine !
Notre domaine ?

Se peut-il que la différence entre les études et le marché du travail soit grande ?
Aimer étudier un domaine et aimer y travailler, ça va de soi ?
Faut-il vouloir changer le monde ?
C’est une pression ? Une obligation ? Un devoir ?


S’investir dans le travail et avoir de petits loisirs ?
OU
Avoir un « gagne-pain » et s’investir dans ses projets et ses loisirs ?


En choisissant de laisser cet emploi, je choisis d’emprunter l’autre chemin ; celui que je ne connais pas.

J’étais la fille qui s’investissait et se perdait dans son travail, je tirais mes loisirs par la queue.
Je vais me laisser un peu de temps.

J’adopte, pour le moment, la stratégie de « gagne-pain » et je pars à la recherche de projets, d’idées, de possibilités, de temps les loisirs, de temps pour écrire et vivre.

Je ne connais pas la date exacte du départ sur cette voie.
J’attends la réponse de mon employeur.

Bien que la route s’annonce remplie d’incertitudes, et d’insécurités, je suis heureuse de ma décision et confiante.
La route que j’ai empruntée l’an dernier, au cours de mon voyage, n’était pas tracée et aurait dû représenter bien des angoisses, mais je m’en suis franchement bien sortie et je me suis amusée comme jamais!

Alors, comme un vieux réflexe, je me ronge les ongles.
Ce n’est pas grave, ça repousse !

Et, dans le pire des cas, j’ai une amie qui a une maitrise en anthropologie, avec qui je pourrai placer des conserves à l'épicerie !

Candide


29 juillet

On m’a dit que j’étais candide.
Pas juste ça, on m’a dit bien des affaires.

Une journée un peu à l’envers, avec des téléphones à la famille, la fin d’une série de rencontres avec un conseiller en orientation, précédé d’une nuit d’insomnie et des grandes décisions.
Puis une amie arrivée à l’improvise change un peu l’horaire, on cherche le chat perdu dont j’étais la gardienne, le cours de chant saute et nous sommes en route pour aller voir un spectacle.

La musique de Monsieur Mono est complètement planante, j’écoute la musique et je ne sais pas si j’ai les yeux ouverts ou fermés, je me perds entièrement dans mes pensées. Que les choses peuvent bouger rapidement parfois... tout en me laissant l'impression d'être immobile.



Sur les trottoirs de Montréal, les lumières rouges.
Je photographie mes pieds sur le trottoir, je marque mon passage.


Je regarde par où je passe. Petit Pousset à ma façon; je ne laisse pas de miette derrière moi, j’emporte des images.

Je cherche candidement la route.

lundi 28 juillet 2008

Somewhere over the rainbow

Lundi après-midi, je me balade en ville. Je me rends au travail, et fouillant dans mon sac, je cherche quelque part ma motivation.
Je mets la main sur ma caméra et je suis séduite par les poires qui poussent sur la rue St-Denis. Et voilà, me revoilà à la découverte, je souris, je suis fascinée et curieuse.
Le sous-marin sous le bras, je prends quelques portraits et je me remets en marche.




Mes détours et mes arrêts me mettent beaucoup en retard que je ne l’aurai cru. Mais en retard sur quoi, comme je fais mon propre horaire !

Puis, je me souviens quand j’étais en deuxième année du primaire… j’avais eu, en cadeau de fin d’année, un livre racontant l’histoire d’un enfant toujours en retard à l’école.

Je me souviens avoir été déçue et j'avais demandé à mon enseignante pourquoi j’avais eu cette histoire. La réponse : car j’étais souvent en retard.
Quoi ?

J’avoue que j’ai quelques souvenirs de la cour d’école vide et de descendre la côte du stationnement à la course. De devoir sonner pour la secrétaire vienne nous ouvrir… Mais ça, c’était plus en troisième et quatrième année !

J’ai remis la main sur ce livre il y a environ 4 ans. Ma mère m’avait demandé de faire un tri dans mes papiers d’école, de bulletins, de dessins, de travaux, de dépliants de spectacles, de découpures de journaux.
En retrouvant ce livre, je lui avais raconté mon souvenir de deuxième année. Elle se souvenait très bien.
Ma professeure lui avait téléphoné pour lui demander si je pouvais partir plus tôt le matin. Ma mère ne comprenait pas ! Plus tôt? En retard?
Elle commença à me reconduire à l’école et se rendit compte que j'étais en retard car j’allais voir les fleurs d’une telles, que je parlais à la madame du coin, que je flattais le chien en passant, que je parlais au facteur, que je saluais le chauffeur d’autobus et que mon ami préféré était Camille le concierge.
Qu’il était gentil. Il est mon meilleur souvenir de l’école primaire.

En marchant dans la rue aujourd’hui, et tellement souvent, je me sentais comme une petite fille qui marche dans la rue et qui sourit et qui parle aux gens.


Bientôt de retour de voyage depuis trois mois.
Pendant combien de temps on revient de quelque part ?

Je pense que je n’en reviendrai pas !
Quelques heures passées au bureau, peu productives malheureusement, je repris la route. J’allais rejoindre une amie quelque part « par-là». Ma destination préférée ! « Par-là ! »

Je traversai le parc et j'empruntai une rue que je ne connaissais pas.
Puis comme presque à tous les jours, une averse !
Quelques grosses gouttes, puis le soleil qui brille sur le pavé.



Descendant le Boulevard St-Laurent, je chantais dans ma tête « Somewhere over the rainbow »...
Et, je fus saisie. Un homme derrière moi commença à siffler la chanson. On était au même endroit dans la chanson.
Je partie à rire fort dans la rue et m’arrêta pour lui parler.
« Moi aussi je chante cette chanson ! »
Je ris encore et lui souhaitant une bonne journée !

Puis je m’arrêtai.
Et lui demanda si je pouvais prendre une photo !
Il ne parlait pas trop français finalement.
Nous bavardions alors en anglais, des chansons qui parlent de la pluie. Et, nous avons chanté « Singing in the rain ! »
Il est arrivé au Canada il y a 46 ans. De Hong-Kong. Il a vécu à Vancouver, à Toronto et dans plusieurs villes américaines.
J’étais vraiment contente d’entendre son histoire et je ris encore de ma surprise quand j’ai entendu en stéréo la chanson que je fredonnais dans ma tête !

Je n'ai pas de photos de lui finalement! Mais Ben, était vraiment curieux de savoir d'où je venais... Car pour lui j'étais un touriste. Il était bien étonné de voir que j'étais d'ici!


Pour le reste, la vie suit son cours, je suis toujours aussi intense et toujours aussi naturellement préoccupée et je doute !
Il n’y a rien à faire, je vais toujours douter.

Alors, je me dis que ce n’est pas grave, que c’est de même, je vais toujours douter !
Faut juste que j’y aille quand même.

Et, je vais où comme ça ?
Je vais « Somewhere over the rainbow ! »

http://www.youtube.com/watch?v=0OMLoAtC9RY&feature=related

mercredi 23 juillet 2008

Je déménage


J’écoute Elvis me chanter « That’s all right » et je me sens bien. Je regarde les photos de mon nouvel appartement. Je vais envoyer les photos à mes futures colocs. J’espère qu’elles vont aimer. Après en avoir visité 25 appartements et parler à je ne sais plus combien de propriétaires. J’ai finalement signé un bail. Je trouve que le proprio a mis un peu de pressions, mais c’est un bon homme.
Je crois avoir fait un bon choix, compte tenu de l’espace, de l’emplacement, de la division des pièces et des possibilités. C’est peut-être plate à faire en transport en commun, mais à vélo c’est un charme.

Je viens de passer la soirée avec les parents d’un ami de voyage. Un gars de la Nouvelle-Zélande avec qui j’ai voyagé durant à peu près deux semaines.

Je sais que je vis mon retour de voyage et de plusieurs façons. Les choses bougent encore beaucoup.

Elvis joue en bruit de fond et les feux d’artifices se terminent. Les systèmes d’alarme de voiture trop sens sensibles vont enfin arrêter de sonner. Que les bruits de voiture qui roulent dans la rue lavée par la pluie.

Je vais quitter mon appartement. Ça me fait drôle. Je me souviens quand j’ai aménagé. C’était après la mort de ma mère. J’étais en conflit avec Marc-André, mon colocataire. Lui en peine d’amour de moi, et moi, dans le deuil par-dessus la tête, et absolument pas attentive à lui.
Je me sauvais vivre seule. Ça pressait, j’avais besoin d’être seule. J’avais trop besoin de réfléchir et de vivre certaines choses et je ne voulais rien vivre avec personne. Je sais même pas si j’aurais pu partager des sentiments comme ceux-ci. La mort à ceci de particulier. Elle est difficile à partager, et encore faut-il savoir comment le faire.

J’ai récemment partagé une grande peine avec un ami. Avec du recul, j’ai de la difficulté à me souvenir des raisons exactes, mais je me souviens parfaitement de la corde que cela a fait vibrer. Wow… Quelle émotion.

Alors, voilà que je déménage. Que je sors de ma grotte. Je vais vivre en colocation. Je vais vivre dans un nouveau quartier. J’habite Hochelaga depuis 7 ans. Décidément. C’est le cycle du 7 qui se termine. (et ici, il faut avoir suivi le voyage pour comprendre !)

On a l’appartement le 15 août. C’est parfait. Je m’étais donnée exactement une semaine. J'avais comme délai le 1er septembre et depuis que je suis revenue que j’ai dans la tête le 8 août.
Voilà que cette date prend un sens; ce sera une semaine avant mon déménagement.
Ce sera le vrai début du départ. Du redépart ou de la suite. Ça m’emballe et ça m’angoisse.

Je veux me donner deux ans. Deux ans pour me placer. Me placer à mon goût. Mais pas nécessairement selon des attentes ou des ambitions particulières, mais selon la vie et au meilleure de mes possibilités.

Je suis à Montréal.

Samedi, 19 juillet.
Je suis à Montréal. Je me balade dans la ville et je cherche des apparts. 22 visites en moins de 10 jours. Sans compter tous les téléphones et toutes les histoires. C’est fou comme les gens nous laisse entrer chez eux, dans leur vie, ils nous racontent leurs histoires.

Je cherche un appart. J’explore les possibilités, les colocations, les chambres à louer, les grands apparts à remplir. Toujours des 6 et demi ou plus grand. Je cherche un nid. Je cherche un endroit confortable. Je comprends ce qui est réaliste, je vois les possibilités, l’offre et la demande, les quartiers, les proprios, les colocs. Et, j’en passe.
Je fais des rencontres fantastiques. J’ai l’impression que ma vie se transforme à toutes ces rencontres et que je transforme la vie des gens.

Je croise une fille sympathique de mon âge, que je connais brièvement, et rapidement on se rend compte que l’on vit bien des affaires semblables. La proprio ne se pointe pas pour la deuxième fois et je poursuis ma route.
En chemin, j’arrête dans une boutique, je flâne en me rendant en mon prochain rendez-vous. Sur la route un homme m’offre une fleur car on me trouve jolie.




Poursuivant ma recherche d’appart, je traverse une ruelle. Je découvre l’arrière-ville de Montréal. Un arbre avec des pêches, des fleurs qui débordent laissant deviner des cours superbes, des vélos, des balcons, des escaliers. Je me balade et prends la ville en portrait.



Sur une mini-terrasse, je sirote une bière, sors mon ordinateur et envoie par courriel le résumé de mes recherches à mes futures colocs. J’ai les plans des apparts ! et des descriptions résumant les caractéristiques.

J’ai eu peu l’impression d’être en mission, je traverse la ville à vélo, j’arrive partout en sueur, et débordante d’énergie. Je vibre.

Il ne manque que le ciel bleu.


mercredi 16 juillet 2008

Trouver des réponses.

C'est comme remettre une vielle paire de chaussures.
cliquer sur tableau de bord.
Voir son adresse courriel apparaitre et le mot de passe enregistré, en petits point. Juste à faire enter.
Je sens les papillons monter dans mon estomac.
Je souris et je sens que j'ai les yeux brillants. Je déguste le plaisir d'avoir envie d'écrire. C'est la meilleure sensation au monde. Dans la même catégorie que l'orgasme, un grand fou rire ou le trac d'avant-scène. Écrire!
Je n'ai plus envie de mettre fin à mon blog. J'ai envie de l'adapter.
J'aimais écrire en voyage, j'écrivais sur des choses différentes, je vivais des choses différentes.
Ici, je vis les choses autrements, je dois trouver l'angle différents de l'écriture.

Et ce que j'avais envie d'écrire aujourd'hui; c'était un bout d'un p'tit power point reçu par courriel. Ceux qui se dirigent toujours vers le gros X rouge. Sans y penser aujourd'hui je l'ai ouvert et j'ai trouvé cette phrase...
Travaille: comme si tu n'avais pas besoin d'argent
Danse: comme si personne ne te regardait
Chante: comme si personne ne t'écoutait
Aime: comme si personne ne t'avait blessé
Vis: comme si c'était le paradis sur terre.

Voilà.

Je venais de trouver pourquoi des fois je ris toute seule dans la rue ou dans le métro. Pourquoi je chante quand je roule à vélo. Pourquoi je me parle à voix haute et pourquoi je danse quand je fais la vaisselle.
Les réponses entrent tranquilement!