samedi 30 août 2008

5h38


Comme si la chambre était hantée, depuis mon déménagement, je me réveille à 5h38.
Je crus d’abord que ma vue avait baissé et que sans mes lentilles cornéennes je n’arrivais pas à lire l’heure sur le cadran !
Puis je crus au hasard.
À mon horloge biologique.
Au lever du soleil…
Je changeai l’orientation de mon lit et je changeai mes rideaux.
Je cherchais des solutions…

Et j’étais convaincue d’avoir mis le doigt dessus… Les autobus!
Celles sur Rachel et sur Iberville, ça fait du bruit, c’est bien normal!
Les autobus me réveillent!

Prête à déjouer la circulation et à me battre pour mon sommeil, je mis stratégiquement en place les bouchons d’oreilles !
Ah ! Ha ! Je suis la plus maligne !
Et je me m’endormie sur mes deux oreilles.

Mais encore ce matin, par un beau samedi bien tranquille, les bouts de caoutchouc, orange chasseur, me sortant des oreilles… Je me réveillai encore à 5h38.

Alors, j’en viens à la conclusion définitive, que par hasard, mon horloge biologique est réveillée par le lever du soleil qui coïncide avec le début de la circulation des autobus.
Il n’y a rien à faire : mon cadran qui est hanté et je devrais changer mes lentilles cornéennes sans tarder!

Comme ça s'il y a des moutons à compter, je pourrai au moins les voir!

vendredi 29 août 2008

Les billets

Les déménagements ont ceci de bon. Il faut faire des tris !
Quoi de mieux pour me rendre heureuse… des tris à faire ! Youpi !
Donner un ordre, donner un sens, je serai comblée pour les prochaines journées!

Malgré ma passion pour cette activité de fond, il y a toujours quelques endroits que je remets toujours à plus tard. Le coin papier!

Mettant de l’ordre dans la bibliothèque dégarnie, à travers ces quelques livres survivants des ventes de débarras; je retrouvai une enveloppe porte-document géante bourrée de billets de théâtre, de spectacles et même(!) mes premiers billets de cinéma du Cinéma de Paris dans le Vieux-Québec!

Spontanément et symboliquement, je mis le tout au recyclage. Entendant pratiquement trompettes et tambours!

Puis, je retirai de la grande boite le programme souvenir de l’Opéra de Montréal, et celui de "Amélia", un spectacle de La La La Human Step, que j’ai vu deux fois plutôt qu’une. Les photos y sont particulièrement jolies, avec des effets…

Puis les choses en restèrent là.


Le lendemain, avant notre départ pour le spectacle de Yann Perreau, une amie prenait ses courriels dans ce nouveau bureau et je lui montrai tous ces billets de spectacle.
Alors qu’elle tapait sur le clavier de l’ordinateur, je me mis, maladroitement, à regarder un à un ces billets…

« La lettre écarlate! » Et je fus instantanément transportée. Je pensai à Nat et à un vieux « running gag »...
Assises au cinéma, Nat si emballée par le film, se met à appeler les Indiens…
« Les Indiens! Les Indiens! »
Car les Indiens, eux, pourraient régler la situation.
Ça fait partie des grands moments de notre amitié. Des moments qui nous font rigolé à chaque fois. Et, il y en a d'autres! Les amitiés de plus de 15 ans traînent leurs bagages de bons fous rires.

Wow! En trois secondes, je passais d’un billet à l’autre, traversant des décennies, traversant des millions de situations, d’amitiés et d’émotions.


Des billets de cinéma, me rappelant mes amoureux du secondaire. Parfois, un nom de personne sur le billet. « J’y étais allée avec Benoît! » Et, j’en ris!
Les billets du cinéma de Paris…
C’était un vieux cinéma, un peu à l’abandon, qui présentait des films qui venaient de laisser l’affiche des cinémas réguliers.
On y a allait pour pas cher : 1$ le mardi et un gros maximum de 3 $ les vendredis soirs!
Avec Jean-Sébastien, on y allait souvent.
Et, plus romantique que vous le croyez, on partageait un trio au Valentine avant le ciné.
J’avais tout juste 15 ans.
On se baladait dans le Vieux-Québec, on riait tellement ensemble ! Il correspond tout à fait à ma vision du romantisme et de la galanterie! Il était de ceux qui dansent sur le trottoir, uniquement par plaisir et fantaisie!


Puis, deux billets pour le Titanic! Car après tout, je suis une romantique!
La cité des Anges! « Wow… J’avais 20 ans… »

Je ne souviens j’étais au cinéma à St-Eustache, avec ma cousine, et que, assise dans la voiture après le film, je pleurais encore! Je pleurais encore vraiment beaucoup!

Je ne sais pas ce que j’ai pleuré ce jour-là. Mais vraiment, les valves étaient ouvertes!

Et « Génération X ». Qui ne se souvient pas du passage avec les dents qui grincent sur le trottoir… ??
WHAAAAA !
J’en ai encore des frissons. Plus violent que tout ce que j’avais vu. J’en avais fait des cauchemars et Simon, mon copain de l’époque avait été traumatisé de ma nuit mouvementée.


Des dizaines et des dizaines de billets de cinéma.





Puis quelques spectacles de théâtre, des spectacles auxquels j’ai assisté, auxquels j’ai participé.

Les Voisins! Pas la pièce de Claude Meunier, mais un spectacle de fou !! Je n’ai jamais vécu une affaire de même assise au théâtre… j’en garde un excellent souvenir. Nous avions un casque d'écoute, et un gars m'interpellait durant le spectacle. Il connaissait mon nom...

Puis « Si tu meurs, je te tue », j’aimais vraiment beaucoup le texte et le titre! Un projet monté avec d’autres étudiants de théâtre, quand j’étais à l’Université Laval. Moi, j’étais l’assistante metteur en scène, mais j’avais souvent remplacé le metteur en scène… C’était vraiment fucké! J’adorais.

Puis, sur un billet presque effacé… « La face cachée de la lune » Robert Lepage. Avec Simon, un copain français qui étudiait en cinéma quand j’étudiais en théâtre… On avait déménagé en même temps à Montréal, et l’on s’était retrouvé, à vivre sur des rues voisines!

J’ai revu le spectacle au TNM, un ou deux ans plus tard, c’est Yves Jacques qui prenait le rôle de Robert Lepage. Et Stéphane; celui de Simon.

Puis de nulle part, une charade.
Qui semble avoir été écrite par Nath… Je n’ai toujours pas la réponse… et je déteste les charades. Je ne les trouve jamais!

Je me souviens d’une seule que j’ai trouvée et honnêtement, la réponse était tellement farfelue que j’étais moi-même étonnée d’en être venue à cette solution. Tout le monde pensait que j’avais déjà entendu à réponse! Alors, je déteste les charades!

J’ai eu une autre fois une illumination pareille! Au cégep… dans un camp de leadership… Il fallait deviner le nom du personnage que nous avions d’écrit dans le front… et en une question j’avais trouvé… « Mafalda ! »
Bien ! Oui ! Je ne sais bien pas pourquoi c’était quoi ce flash-là… Mais tout le monde pensait que je l’avais vu. J’avais juste été chanceuse ! Et, du coup; blessée.



Et à travers les billets, j’arrivai à Montréal.
Mon premier match des Expos au Stade olympique! J’étais tout énervée ! Avec ma nouvelle coloc, un cadeau de son père.
Des billets gratuits pour le National d’impro… ma première année à Montréal.

Et mon premier spectacle choisi à Montréal. La La La Human Step.
J’adore de temps à temps, me payer un spectacle cher!

C’était mon premier. J’étais si contente de voir Louise Lecavalier sur des pointes.

En sortant de ce spectacle, je me souviens m’être sentie grande et enfin vivre à Montréal ! Comme une adulte qui sort voir un spectacle seule dans la GRANDE salle de Place des Arts. J’avais dormi sur mes rêves d’enfance, d’être une ballerine. Le premier métier que j’aurais voulu faire, juste avant vouloir être avocate, de 7 à 17 ans.
À peine 7 ans et je rêvais de défendre les femmes et les enfants! Quelle drôle d'enfant, je devais être...


Je savourai mon arrivée à Montréal en allant voir des spectacles. Je sentais que j’avais la chance de voir le travail de René-Richard Cyr ou d’enfin voir du Michel Tremblay au « vrai » théâtre.

Je me souviens que je racontais à ma mère, que j’avais vu Claude Dubois, qui venait voir jouer Louise Marleau ou que j’avais croisé Jeannine Suto et vendue des bas de nylon à Françoise Faucher. C’était mon arrivée à Montréal et j’avais l’impression que ma mère participait à mon émerveillement.

Des billets gardés en souvenir, car ils sont des cadeaux de Noël, durement mérités, après avoir traversé la ville les yeux bandés, et avoir été abandonnée au cœur d’un centre commercial -toujours les yeux bandés- pour finalement se trouver en ligne pour rencontré le père Noël du Complexe Desjardins, qui remet les cadeaux aux gentilles filles.




Des billets ramènent 6 ans en arrière, et l’on se dit que rien n’a changé et qu’un changement serait une bonne chose…

Des factures gardées, comme par erreur, mais qu’on se souvient comment c’était terminé la soirée.



Puis ! Tiens ! La rencontre avec Pépé, le début d’une amitié que le temps et la distance effritent, mais où tous les souvenirs sont agréables.


Des poignées et des poignées de souvenirs, d’excellents spectacles, de moments de grandes émotions.

Des fois, me disant que j'aurais aimé avoir l'idée ou être en coulisse pour partager la fébrilité... Huuummmm...

Ces souvenirs papiers partiront au recyclage dès mercredi prochain.


En attendant.
Je me prévois un ciné pour ce soir.
Je vais voir "Truffe".
Je suis indécise.
Je ne sais pas encore ce que je vais faire avec mon billet.

Et, si je le garde... Je me dirai quoi en le reprenant dans 10 ans?

La jalousie

20 août

Je regarde la lumière entrer pour la première fois dans le nouvel appartement.
Le matin, la lumière entre par la cuisine, puis le soir elle y revient mais par une autre fenêtre. Je suis quand même une peu jalouse de la voisine, qui elle, doit avoir le soleil toute la journée !

Le déménagement est passé, plusieurs boites restent pleines, je déballe au compte goûtes, choisissant les objets qui sortent des boites de manière aussi méthodique qu’ils y sont entrés. Je m’installe sans m’installer.

4 jours dans l’appartement et je n’avais toujours pas choisi la chambre que je souhaitais occupée… Il fallu l’arrivée de Pauline pour qu’enfin je fasse mon choix ! Et tout semble être stand-by avant l’arrivée de la troisième colocataire.
J’envie Pauline de s’installer dans un nouveau pays.

J’ai déjà eu mon premier visiteur ! Yé ! Rowan. Un australien.
Nous partagions notre tente durant la route des Incas au Pérou. Nous étions les rapides du groupe !
Je dois admettre que j’étais un peu jalouse de le voir ranger son sac à dos au matin, de planifier son départ et de le voir partir à la découverte d’une autre ville.
Il se disait un peu fatigué de ne rester que 2 jours ou 3 jours au même endroit. C’est une question de choix… Faire le Canada en à peine deux semaines… C’est un choix !!! Je l’ai fait en 4 mois et je trouve que je n’avais pas tout à fait assez de temps ! Mais je comprends que faire le tour du monde en un an ; on ne passe pas 4 mois au Canada !

Enfin, je regarde ces gens arriver et partir, et oui, j’ai les fourmis qui montent quand mes jambes. Je suis prise de la jalousie du voyageur.


Aujourd’hui, nous sommes le 20 août.
Je sais exactement où j’étais l’an dernier à cette même date.
J’étais à Jasper. Et je montais une montagne.
Ce serait l’anniversaire de ma mère aujourd’hui.
Théoriquement, c’est une journée que je m’offre.
Aujourd’hui, c’est un peu différent, car j’ai l’impression que ces derniers temps, je ne fais que ça maintenant m’offrir du temps !
Alors aujourd’hui, j’irai peut-être voir pour du travail.


J’ai aujourd’hui trente ans et trois mois.
Je devrais prendre ma journée, entre deux dépôts de curriculum vitae pour faire un bilan trimestriel et tenter de calmer cette jalousie de voyageurs et de mouvements.

vendredi 15 août 2008

C'est pour demain.


Depuis quelques jours, je fais mes boites.
Je fais la ronde des pièces, regroupant les objets de mêmes familles, de mêmes formes, de mêmes natures... Je fais mes boites de manière circulaire. Décrochant les objets tour à tour en ordre de priorités.
Je joue à Tetris dans mon environnement.



Ces derniers jours ont été une véritable tornade.
D’abord la coupe de cheveux, les propositions d’emplois dans l’ouest, repartir…
Réfléchir à repartir en plein déménagement ! Wow !




En tout cas, c’est bien la première fois que je me fais couper les cheveux et que ce n’est pas la manchette !
Théoriquement, je devrais être traumatisée par la disparition de mes cheveux ! Au voleur !

Mais, je vais quand même prendre le temps de dire que j’ai un toupet !
En fait ! J’en ai même deux !
Et j’ai bien hâte de voir ce que ça va donner quand je vais les laisser friser !
Ah ! les cheveux, un sujet comme un puit sans fond !
Mais cette fois-ci je suis sastisfaite !


Je fais mes boites de manière méthodique.
Comme si elle n’allait pas être ouverte avant longtemps et que je voulais être certaine de me souvenir de la logique de classement.
J’ai presque le souci de faire « matcher » le contenu de mes boites !
Non ! Mais ! On est coquette ou on ne l’est pas !


Puis, je traverse une gamme d’émotions impressionnantes !
Je pleure ! De stress, de l’impression de vide, de l’inconnu...
Je fais aussi mon deuil de cet appartement.
Mon premier appartement toute seule.
Celui où je suis « devenue une femme » comme dirait l’un de mes amis.
Celui où j’ai vécu le deuil de ma mère ; à tourner en rond dans les recoins à essayer de m’expliquer la vie, la mort et l’amour.
Le refuge de l’animal blessé. La grotte. L’île déserte.

J’aménage avec deux colocs, je ne sais pas pour combien de temps… Je ne connais pas mes plans pour les prochains mois.
Tout est possible, et … on ne sait JAMAIS !

Je suis à la veille de mon déménagement et j’ai, pour la première fois de ma vie, un mal de dos terrible.

Mon frère me disait que ma mère avait toujours mal au dos quand elle était stressée, et une amie faisait allusion à tous ces petits maux et toutes ces petites métamorphoses qui se produisent avec l’arrivée dans la trentaine ! Alors, je ne sais pas de où ça vient!

J’avais dans l’idée de ma louer un camion et des « straps »… mon frère vient m’aider à déménager… avec seulement laveuse sécheuse, je pensais qu’on aurait été capable de le faire ! Mais là ! Les éternuements me font souffrir ! On ne parle pas de monter une laveuse au troisième étage !

À chaque mouvement ce grand pincement dans le dos et je me surprends de m’entendre pousser de petits cris de douleur.
Ma voisine me fournir en advil, et en relaxant musculaire. Alors, je ne sens plus rien… ce qui n’est peut-être pas super, étant donné que je ne sens plus la douleur, je vais sûrement forcer un peu plus que je ne le devrais…

Je devrais aussi débuter mes changements d’adresse !


Mais en attendant, je fais des mélanges de restants de peinture pour me faire des nouvelles couleurs ! Faire du neuf avec du vieux : j’adore !



Je profite de la lumière qui entre dans l’appartement une dernière fois.
Je regarde mes tomates qui n’auront pas eu le temps de rougir avant mon départ. Elles rougiront sur un autre balcon !

lundi 11 août 2008


Il y a des êtres humains en poupées, il y a des voitures en Legos.

Et moi, et moi, et moi. (Et là, je chante Jacques Dutronc)
Moi, quoi ?
Je me trouve devant des choix.

Je suis toujours autant bouffée par les prises de décisions.
J’essaie d’ajuster ma lentille.
Je cherche. J’explore.
Les possibilités sont infinies ; c’est bien ça le problème.

Et, on en revient toujours à la même question, ça dépend de ce qu’on veut.
Je crois avoir la chance de pouvoir faire ce que je veux et la possibilité d’aller toujours chercher ce que je veux. Mon grand malheur réside en désirer quelque chose sur lequel je n’ai aucun pouvoir - et croire que mon bonheur se trouves-en l’atteinte de ceci.

Alors, je suis prise dans des décisions qui me semblent accessoires. Et qui pourtant ont une importance, plus que débordante sur le reste de ma vie. Je me sens au neutre, bien que certains me trouvent étourdie.

Les valves sont grandes ouvertes, je circule à travers toutes les possibilités et les démarches d’emploi et à travers les déménagements, de ville, de province, de ville ou simplement d’appartement, sont explorés. Je brasse des idées.

Je suis absorbée par cette prise de décision, qui me fait vivre ce choix de manière entière et intense. Comme si je faisais le deuil de tout ce que je ne choisirai pas avant que les portes ne se referment. J’imagine que c’est une autre manière de vivre mon moment présent. Je vis mon cheminement vers le choix.

En attendant, j’arrête au parc et m’assois pour avaler quelque chose.
Et, je me laisse séduire par le levée de soleil, mi-endormie, à 5 h du matin dans Hochelaga.
Les pieds froids sur la galerie, je retourne au lit.

vendredi 8 août 2008

Prendre le temps


Bien, oui, ça a l’air d’un luxe.
En laissant mon emploi, je me sentais un peu irresponsable, un peu coupable.

« Tu sais c’est pas tout le monde qui peut s’offrir une année comme tu l’as fait. »

« Puis il y a les obligations ! Les obligations financières ! Tout le monde en a, surtout en rentrant de voyage ».

Bien, oui ! Il y a les obligations. Je sais !
Mais est-ce que prendre le temps et répondre à des obligations est nécessairement contradictoire ?

Alors, je me fais du thé, et je reste zen.

Ce n’est pas le travail que je boude.
J’aime toujours autant travailler.

Je veux juste essayer de choisir et non pas de me laisser choisir.

jeudi 7 août 2008

Le musicien du métro

Il y en a certains que l’on connaît, car on les voit partout, comme le monsieur qui joue les 4 saisons de Vivaldi au violon. Il est là depuis toujours. Quand je suis arrivée à l’université, il était souvent autour de Berri-UQAM.
La première fois, je fus émue!
La deuxième fois, je fus surprise du hasard! Je passais encore pendant qu’il jouait cette chanson!
La troisième fois, je me dis que ça faisait les hasards !
C’est sa toune ! Il n’y a pas à dire!
Il est très bon- et il y a beaucoup de gens qui ont du talent.

Des fois aussi c’est gênant et très touchant à la fois. Comme la madame qui tape sur son chaudron- sans définitivement aucun talent. Je l’ai vu juste deux fois, mais « mon dieu ! » que ça m’a touché. J’ai senti un grand inconfort, beaucoup d’empathie. Et, voulant faire ressortir le positif des choses, je l’ai vu comme un exemple d’humilité. Et, la deuxième fois, je lui remis la pièce qui reposait dans ma poche. Mais je partis surement en me demandant ce que j'aurais pu faire d'autre.

Non, mais c'est pas rien de chanter, planté-là quand tout le monde passe et que la grande majorité des gens n'ose même pas de regarder, au moins en signe d'encouragement!


Aujourd’hui, c'est une toute autre affaire.

J’embarquai au métro Frontenac, ce que je fais rarement.
Un homme jouait de l’accordéon.
Je reconnus l’air et je me sentis prise d’une émotion heureuse. Je connaissais l’air... je le fredonnais sans pouvoir mettre les paroles.
J’avais envie de danser; je me laissai aller à la fantaisie de quelques pas de travers.


Ce n’est que plus tard à la maison que l’air me revint à l’esprit, et ma mémoire avait trouvé les mots.
« Voulez-vous danser grand-mère, voulez-vous valser grand-père, comme dans le bon vieux temps, quand vous aviez 20 ans… Voulez-vous… »

Ma mémoire avait trouvé les mots. Puis la chanson complète, me ramena mon souvenir.

Ma mère. Je valsais avec ma mère en chantant cette chanson !
Petite; dans ses bras.
Plus plus grande; en position de valse.
Et, adolescente, c’est moi qui menais la valse et on la chantait en rock’n roll.
Je crois que je la connaissais car elle était sur un disque de Nathalie Simard...

Wow ! J’avais oublié ce souvenir.
Je comprends maintenant le sourire et l’envie de danser dans le métro.


Enfin. Alors que j’attendais sur le quai de la station Frontenac, la chanson se termina sans que j’aie pu trouver les mots… et je fus vraiment surprise d’entendre l’enregistrement continuer... une chanson au piano !
Il n'avait pas fait stop à temps!
Il ne jouait pas !
C’était un enregistrement.
"Pis ! C’est SA toune ! "

Et, comme le métro arrivait, la chanson reprit, le son de l’accordéon se perdit dans le bruit du métro, et les portes se refermèrent.
Et, la valse continua.

http://chansons.ina.fr/index.php?vue=notice&id_notice=I07113490

mardi 5 août 2008

Monsieur Hibou



Il est chez-moi ce soir… car il était dans mon sac plus tôt…
Il est une longue histoire entre Rosalie et moi.

C’est dans un cours à l’université, que nous avons mangé des Kinder Surprises. Des œufs en chocolat, contenant une surprise.
Puis, parfois, on arrivait au cours suivant avec le Monsieur Hibou dans l’étui à crayons, ou le sac, la poche de manteau…
L’université à fini, puis, il s’est retrouvé dans des boites de déménagements, des souliers, des cadeaux d’anniversaire ou de voyage…
Il était dans ma van durant mon voyage au Canada ! Puis offerte mains à mains et glissé dans une botte dans un garde-robe, et là, ce soir, dans mon sac !
Il peut être n’importe où ! Il est là où vous ne l’attendez jamais !
Il est Monsieur Hibou !

samedi 2 août 2008

De la visite

Pressée par un désir de bien terminer mon travail. J’arrête le temps, comme je le fais si souvent.
J’écris sur la galerie avant, le dos contre le mur de brique, l’ordi sur les cuisses. Le salon sert de chambre d’invités, j’ai de la visite.

Mon grand frère et mon neveu de, bientôt, 4 ans.


Matin de petit déjeuner sur la galerie. Une avant-midi qui ne se termine jamais.
Je vais faire l’achat de sous-marin pour le pique-nique, je me balade seule avec mon neveu, pour la première fois.

Il est surprenant. Si vous saviez comme il parle et comme il explique tout. Il emploie des mots que j’utilise rarement ! Il peut placer la conjonction de coordination « or » dans une phrase !

Pique-nique au parc Jeanne-Mance et match de foot gaélique de mon frère sur un terrain de l’Université McGill.

Je repars en balade avec mon neveu. Allons chercher de l’eau pour le match.
On se rend coin Universty et Maisonneuve, les provisions sont faites et on reprend la route. Le pops aux fraises et kiwi coule les mains, c’est collant !


Tiens ! On passe devant l’hôpital et on entre pour se laver les mains. Pourquoi pas ?! Réglons le problème de mains collantes, les miennes y comprises!

Le match se passe rapidement, ça a l’air le fun !

Je regarde les p’tits gars jouer. Mon neveu a de nouveaux amis. Il aime beaucoup l’un d’eux, il l’appelle « mon ami ». « Hey ! mon ami… » Je souris de les regarder jouer. Je suis tante Anny.




Ah ! Comme je trouve que le temps passe rapidement, et ces temps-ci, tout le monde parle de bébés, et ceux qui ne parlent pas d’en avoir, c’est qu’ils en ont déjà!

Bon ! Je n’entre pas dans ce sujet-là ce soir, car on n’en sortira pas !

Demain dimanche. Je suis dans un compte à rebours de travail et de déménagement. La vie est pourtant tellement au ralenti. Je suis au neutre.
(Dire qu’aujourd’hui mon frère m’a dit qu’avec moi il n’y avait pas de neutre ! ;)

Un neutre rempli d’idées.

- J’aimerais, entre autres, jouer dans un sport d’équipe. Ça me manque, depuis longtemps. Et, j’ai fait quelques démarches pour l’équipe de foot gaélique, avant même d'avoir vu…

-J’ai demandé à une amie qui travaille en francisation si elle pouvait me présenter un étudiant qui avait besoin de pratiquer et avec qui je pourrais aussi apprendre. Elle a deux personnes à me présenter. -et en passant, les filles de foot gaélique sont majoritairement anglophones… Ce n’est pas calculé, mais ça fait mon affaire !-

Alors au neutre avec une envie folle d’aller vers l’avant.