Les déménagements ont ceci de bon. Il faut faire des tris !
Quoi de mieux pour me rendre heureuse… des tris à faire ! Youpi !
Donner un ordre, donner un sens, je serai comblée pour les prochaines journées!
Malgré ma passion pour cette activité de fond, il y a toujours quelques endroits que je remets toujours à plus tard. Le coin papier!
Mettant de l’ordre dans la bibliothèque dégarnie, à travers ces quelques livres survivants des ventes de débarras; je retrouvai une enveloppe porte-document géante bourrée de billets de théâtre, de spectacles et même(!) mes premiers billets de cinéma du Cinéma de Paris dans le Vieux-Québec!
Spontanément et symboliquement, je mis le tout au recyclage. Entendant pratiquement trompettes et tambours!
Puis, je retirai de la grande boite le programme souvenir de l’Opéra de Montréal, et celui de "Amélia", un spectacle de
La La La Human Step, que j’ai vu deux fois plutôt qu’une. Les photos y sont particulièrement jolies, avec des effets…
Puis les choses en restèrent là.

Le lendemain, avant notre départ pour le spectacle de Yann Perreau, une amie prenait ses courriels dans ce nouveau bureau et je lui montrai tous ces billets de spectacle.
Alors qu’elle tapait sur le clavier de l’ordinateur, je me mis, maladroitement, à regarder un à un ces billets…
« La lettre écarlate! » Et je fus instantanément transportée. Je pensai à Nat et à un vieux « running gag »...
Assises au cinéma, Nat si emballée par le film, se met à appeler les Indiens…
« Les Indiens! Les Indiens! »
Car les Indiens, eux, pourraient régler la situation.
Ça fait partie des grands moments de notre amitié. Des moments qui nous font rigolé à chaque fois. Et, il y en a d'autres! Les amitiés de plus de 15 ans traînent leurs bagages de bons fous rires.
Wow! En trois secondes, je passais d’un billet à l’autre, traversant des décennies, traversant des millions de situations, d’amitiés et d’émotions.

Des billets de cinéma, me rappelant mes amoureux du secondaire. Parfois, un nom de personne sur le billet. « J’y étais allée avec Benoît! » Et, j’en ris!
Les billets du cinéma de Paris…
C’était un vieux cinéma, un peu à l’abandon, qui présentait des films qui venaient de laisser l’affiche des cinémas réguliers.
On y a allait pour pas cher : 1$ le mardi et un gros maximum de 3 $ les vendredis soirs!
Avec Jean-Sébastien, on y allait souvent.
Et, plus romantique que vous le croyez, on partageait un trio au Valentine avant le ciné.
J’avais tout juste 15 ans.
On se baladait dans le Vieux-Québec, on riait tellement ensemble ! Il correspond tout à fait à ma vision du romantisme et de la galanterie! Il était de ceux qui dansent sur le trottoir, uniquement par plaisir et fantaisie!

Puis, deux billets pour le Titanic! Car après tout, je suis une romantique!
La cité des Anges! « Wow… J’avais 20 ans… »
Je ne souviens j’étais au cinéma à St-Eustache, avec ma cousine, et que, assise dans la voiture après le film, je pleurais encore! Je pleurais encore vraiment beaucoup!
Je ne sais pas ce que j’ai pleuré ce jour-là. Mais vraiment, les valves étaient ouvertes!
Et « Génération X ». Qui ne se souvient pas du passage avec les dents qui grincent sur le trottoir… ??
WHAAAAA !
J’en ai encore des frissons. Plus violent que tout ce que j’avais vu. J’en avais fait des cauchemars et Simon, mon copain de l’époque avait été traumatisé de ma nuit mouvementée.
Des dizaines et des dizaines de billets de cinéma.

Puis quelques spectacles de théâtre, des spectacles auxquels j’ai assisté, auxquels j’ai participé.
Les Voisins! Pas la pièce de Claude Meunier, mais un spectacle de fou !! Je n’ai jamais vécu une affaire de même assise au théâtre… j’en garde un excellent souvenir. Nous avions un casque d'écoute, et un gars m'interpellait durant le spectacle. Il connaissait mon nom...
Puis « Si tu meurs, je te tue », j’aimais vraiment beaucoup le texte et le titre! Un projet monté avec d’autres étudiants de théâtre, quand j’étais à l’Université Laval. Moi, j’étais l’assistante metteur en scène, mais j’avais souvent remplacé le metteur en scène… C’était vraiment fucké! J’adorais.

Puis, sur un billet presque effacé… « La face cachée de la lune » Robert Lepage. Avec Simon, un copain français qui étudiait en cinéma quand j’étudiais en théâtre… On avait déménagé en même temps à Montréal, et l’on s’était retrouvé, à vivre sur des rues voisines!
J’ai revu le spectacle au TNM, un ou deux ans plus tard, c’est Yves Jacques qui prenait le rôle de Robert Lepage. Et Stéphane; celui de Simon.

Puis de nulle part, une charade.
Qui semble avoir été écrite par Nath… Je n’ai toujours pas la réponse… et je déteste les charades. Je ne les trouve jamais!
Je me souviens d’une seule que j’ai trouvée et honnêtement, la réponse était tellement farfelue que j’étais moi-même étonnée d’en être venue à cette solution. Tout le monde pensait que j’avais déjà entendu à réponse! Alors, je déteste les charades!
J’ai eu une autre fois une illumination pareille! Au cégep… dans un camp de leadership… Il fallait deviner le nom du personnage que nous avions d’écrit dans le front… et en une question j’avais trouvé… « Mafalda ! »
Bien ! Oui ! Je ne sais bien pas pourquoi c’était quoi ce flash-là… Mais tout le monde pensait que je l’avais vu. J’avais juste été chanceuse ! Et, du coup; blessée.

Et à travers les billets, j’arrivai à Montréal.
Mon premier match des Expos au Stade olympique! J’étais tout énervée ! Avec ma nouvelle coloc, un cadeau de son père.
Des billets gratuits pour le National d’impro… ma première année à Montréal.

Et mon premier spectacle choisi à Montréal. La La La Human Step.
J’adore de temps à temps, me payer un spectacle cher!
C’était mon premier. J’étais si contente de voir Louise Lecavalier sur des pointes.
En sortant de ce spectacle, je me souviens m’être sentie grande et enfin vivre à Montréal ! Comme une adulte qui sort voir un spectacle seule dans la GRANDE salle de Place des Arts. J’avais dormi sur mes rêves d’enfance, d’être une ballerine. Le premier métier que j’aurais voulu faire, juste avant vouloir être avocate, de 7 à 17 ans.
À peine 7 ans et je rêvais de défendre les femmes et les enfants! Quelle drôle d'enfant, je devais être...

Je savourai mon arrivée à Montréal en allant voir des spectacles. Je sentais que j’avais la chance de voir le travail de René-Richard Cyr ou d’enfin voir du Michel Tremblay au « vrai » théâtre.
Je me souviens que je racontais à ma mère, que j’avais vu Claude Dubois, qui venait voir jouer Louise Marleau ou que j’avais croisé Jeannine Suto et vendue des bas de nylon à Françoise Faucher. C’était mon arrivée à Montréal et j’avais l’impression que ma mère participait à mon émerveillement.

Des billets gardés en souvenir, car ils sont des cadeaux de Noël, durement mérités, après avoir traversé la ville les yeux bandés, et avoir été abandonnée au cœur d’un centre commercial -toujours les yeux bandés- pour finalement se trouver en ligne pour rencontré le père Noël du Complexe Desjardins, qui remet les cadeaux aux gentilles filles.

Des billets ramènent 6 ans en arrière, et l’on se dit que rien n’a changé et qu’un changement serait une bonne chose…
Des factures gardées, comme par erreur, mais qu’on se souvient comment c’était terminé la soirée.

Puis ! Tiens ! La rencontre avec Pépé, le début d’une amitié que le temps et la distance effritent, mais où tous les souvenirs sont agréables.

Des poignées et des poignées de souvenirs, d’excellents spectacles, de moments de grandes émotions.
Des fois, me disant que j'aurais aimé avoir l'idée ou être en coulisse pour partager la fébrilité... Huuummmm...
Ces souvenirs papiers partiront au recyclage dès mercredi prochain.
En attendant.
Je me prévois un ciné pour ce soir.
Je vais voir "Truffe".
Je suis indécise.
Je ne sais pas encore ce que je vais faire avec mon billet.
Et, si je le garde... Je me dirai quoi en le reprenant dans 10 ans?