jeudi 8 mai 2008

La vie continue

Malgré notre absence, la vie continue.
J’ai l’impression de revenir au jeu après une longue période de suspension.

Aujourd’hui, par la fenêtre de mon bureau, c’est le vent qui entre. Les fenêtres sont entrebâillées, mais le vent siffle et se faufile. La cloche de l’école sonne, ils ont changé la mélodie ; c’est la récréation.

La liste de choses à faire pour le retour diminue. J’ai passé le cap de la première semaine. Mes habitudes ont changé, elles cohabitent avec les anciennes. Moi, je tente de faire l’équilibre entre l’avant et le maintenant.

J’ai passé le « Wow » du retour et j’ai envie d’action.

À la télé, en bruit de fond, la série télé « six feet under » joue. Des DVD achetés en Bolivie dans un marché. Je croyais l’écouter en anglais, mais c’est la version espagnole qui démarre automatiquement. Je trouve ça parfait, je peux pratiquer l’espagnol… et je rigole des voix. Ha ! Les traductions espagnoles ! C’est pire que les traductions françaises ! On dirait que c’est un seul acteur qui fait toutes les voix !

Je me souviens du moment où j’ai commencé à écouter cette série télé. C’était peu après la mort de ma mère. Pour comprendre ; il faut connaître la série. Au début de chacune des émissions, il y a quelqu’un qui meurt, et à travers les funérailles de cette personne, nous suivions l’évolution et la vie de la famille propriétaire de l’entreprise de pompes funèbres. Le casting est excellent. Les personnages sont intenses. Et, moi j’y voyais différentes façons de vivre la mort et de l’apprivoiser. J’ai vraiment beaucoup aimé cette série.
Je me souviens très bien du dernier épisode, j’étais tellement triste. J’ai pleuré de longues minutes après le générique. Je ne pleurais pas la fin de l’émission, je pleurais autre chose. Je me souviens encore très bien cette émotion. C’était intense, profond et très libérateur.

Aujourd’hui, je l’écoute et l’entends différemment. C’est bon de voir que les choses changent et que la vie continue.

Cette semaine, en soupant avec mon amie, complice de la soirée « Les belles robes sortent », je me souvenais d’un autre élément qui s’était aligné dans ma vie au même moment. Je donnais des ateliers avec des groupes de mères. Des ateliers de soutiens aux familles monoparentales ou de soutiens aux habiletés parentales. Ces formations auront croisées ma vie durant 2 ans. Les deux ans qui ont suivi la mort de ma mère. Là aussi, j’ai beaucoup appris. J’étais possiblement trop proche de la situation pour la voir, mais j’apprenais à bras ouverts. J’allais chercher beaucoup d’informations, je me nourrissais d’outils et de pistes de réflexions.

Je suis définitivement ailleurs. Mais je ne chasse pas le bébé avec l’eau du bain ; je sais d’où je viens.

Mais je regarde où je vais.

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