lundi 5 mai 2008

Je suis de retour.

De retour dans mon appartement ; les choses n’ont pas bougées. On dirait que je suis partie hier. Je suis pourtant partie durant 10 mois.
Je me balade ces espaces vides, mais pourtant bien remplis.
Je me balade, et je redécouvre : les panneaux de signalisation, les bougies laissées, les affiches.
J’ai d’ailleurs enlevé une affiche d’Amélie Poulain qui trônait face à la table de la cuisine. Je ne l’ai pas jetée, j’ai découpé le sourire et j’ai roulé l’affiche !

Je n’ai pas déjà aménagée que je vide les tablettes. Il y a déjà trop de choses ! Je trille, de déplace et je fais de la place pour le nouveau.

Je vois et comprends maintenant autrement les pièges du retour. Je les vois et les comprends, mais je devrais tenter de les éviter. Voilà le véritable défi du retour.Dans ces objets laissés, je revois la quête de soi dans laquelle je me trouvais au moment de mon départ. Je revisite la fille qui m’habitait. Je ne suis plus au moment endroit, les choses ont définitivement besoin de bouger.
Je viens ici faire le ménage de ma personne des dernières années. Cette année, je fais le ménage de ma vie.

L’an dernier, je suis partie en voyage avec des objectifs. Je reviens les bras pleins. Les objectifs ne sont pas les même, ici et maintenant, on cherche autre chose. J’ai trouvé ! Ce n’est pas un voyage d’objectifs ; c’est une vie de défis. Je vais par là.

L’idée n’est pas d’y penser à tous les jours. C’est d’essayer de l’incarner. C’est d’essayer d’être ses objectifs, d’être ses défis. Le défi de tous les jours ; c’est d’essayer d’être. Voyez-vous la nuance ?

N’ayant que mon sac à dos à déballer, j’avais plus de temps pour regarder ce que j’avais laissé ici. Mes plantes qui ont grandi. Je me questionne brièvement... et je conclu que je leur donnait trop d’attention l’an dernier. Je m’en occupais trop ! Je tournais parfois en rond dans mon appartement. N’écoutant pas la télévision, je m’occupais du reste. Les plantes, le chat, un peu de couture, un peu de collage, des nouveaux projets débutés à la tonne ! Je tournais en rond et je réfléchissais, parlais à haute voix ; je cherchais une réponse. Je tentais de m’expliquer les choses. Je sortais du deuil de ma mère. Je questionnais mes choix professionnels. Je n’étais pas malheureuse, je questionnais.Je me suis, un soir, assise à mon ordinateur et j’ai écrit ce que je voulais.
Ce que je voulais vraiment.
Un ultimatum, mon ultimatum.
La réponse à été par un voyage, je suis partie « par-là ». Le lieu n’était pas important, j’allais aller au même endroit. J’allais aller au fond de moi. Tout simplement.
J’ai parcouru le Canada, fais un séjour en Nouvelle-Zélande et passé 9 semaines en Amérique du Sud.
Je suis revenue en ayant atteint ce que je voulais atteindre. Rien de plus.
Mais la seule chose que je n’ai pas trouvée, c’est ce que je voulais pour la suite.
C’est ce qu’il me reste à découvrir. C’est la suite.
Une vie de défis. « Des défis de vie », serait une autre façon de le dire.

Je me baladais dans mon appartement, et relisais mes cartes postales, je me suis aussi permise de mettre une photo dans un autre sens. Une porte qui s’ouvre dans un autre sens. Comme pour faire une transition ; j’ai rangé mon panneau de signalisation « max 30 », que j’interprétais, comme un maximum 30. Âge que j’aurai dans quelques jours. 30 ans déjà et enfin. Curieux non ? Je suis ici, ramasse le Voir et achète du lait au dépanneur. Je rentre.En soirée, j’encadré mon aquarium mural, j'y mets les roches ramassées au Pérou. J’encadre le monde.
Je suis contente de mon œuvre.
Je remarque le reflet dans le miroir, un cœur. Voilà mon message de bienvenu.J’ouvre des piles de courrier, une année est passée. Voilà ce que j’ai manqué ; des piles de courrier et de comptes. Finalement, je n’ai pas manqué grand-chose. Je ne regrette pas mon choix d’être partie !Je m’offre une première soirée dans mon appartement. Ce nouveau grand sac à dos.
La musique joue. Un disque acheté en Nouvelle-Zélande, mais jamais écouté car le lecteur cd de mon ordinateur portable ne fonctionne plus. Je redécouvre la Nouvelle-Zélande.
J’apprivoise le retour.
Je suis parfois surprise d’entendre parler français et cherche l’endroit où déposer le papier de toilette. Dois réfléchir un court instant pour débuter une phrase en français à un point de service. Je réintègre l’infiniment petit du geste quotidien.
Je souris de ces petits moments.

On dirait que je suis partie hier, ou jamais, et en même temps, je n’ai pas l’impression d’être revenue.

1 commentaire:

remi a dit…

Allo anny!!
J'aimerais bien entrée en contact avec toi, on aurais surement bcp de chose a ce dire, par contre je ne sais pas exactement comment faire pour te rejoindre, j'espere que tu vas recevoir ce mess.!
Si tu recoit ce mess, ecrit moi sur mon email remi_turgeon@ sur hot mail . com
merci!
remi 32 ans de quebec mais qui ta peut etre croisé sur la route du canada, j'ai fais aussi un road trip durant l'été 2007 en c,est fou la coiincidence,